Journal de bord Nice hiver 2009 : Lundi 28 décembre, ronde 4

Petit déjeuner à l’hôtel. Ultra va mieux. Fr dort. Big, préfère la boulangerie.
Les filles devaient se lever tôt pour faire les magasins mais elles dorment encore.
Pilou se lève :
- Akkha : Où vas-tu Pilou ?
- Pilou : Ben je vais chercher les filles ! Tu m’as pas dit d’aller réveiller les filles ?
Il entend des voix, je suppose que c’est un état normal pour lui…

9h45. Entraînement, prépa et analyses à la salle de jeu. Fr dort toujours.
10h30. Pif rejoint son grand-père (le papa du papa de Pif) Fr dort toujours...
12h15. Fin des prépas. Fr dort toujours. Allons manger !

Un fast-food chinois. Guillaume nous rejoint avec un sandwich. Fr dort toujours.

Fr dort toujours...

Le roi des nems!

Il est 17h : début de la ronde 4 !

Ronde 4 :

Équipe de choc : Françoise et Cyril.

Ultra : Gain facile contre un 1649.
Une anglaise avec e5, Cc6, f5. C’est Mika qui lui a montré ça. C’est bien !

Guillaume : Blancs contre notre ami Ludwig.
Un gain convaincant contre la moderne de Ludwig.

Guillaume contre notre ami Ludwig...

Pilou : Noirs contre un 2074.
- Pilou : « Je me suis fait démonter. Il m’a joué une italienne fermée.
- Akkha : Heu…c’est quoi une italienne fermée ? (Je suppose qu’il voulait parler d’une « giucco piano »)
- Big : C’est une sicilienne fermée mais en plus grand.
- Pilou : Mais après j’ai mal joué. Positionnellement, tactiquement et dans tous les sens.

Petibo : Noirs contre un 1850.
Sicilienne c3. C’est la prépa de ce matin. L’adversaire sort assez vite de la théorie.
« Oh, Akkha, j’ai fait une trop belle partie. Je l’ai tué ! »
Le jeu de Petibo est devenu plus fluide depuis quelques mois. Il est en train de franchir un palier.

Ambiance détendue...

Big : Blancs contre un 2100.
C’est la prépa de ce matin. Roques opposées. Très bonne position. Une position d’attaque sans doute gagnante mais Big ne joue pas Ce5 ! Il joue à la place le timide et prophylactique Rb1. Il finit par perdre une position complexe. Dommage.

Fmr : Blancs contre un 1950.
Belle partie. Une finale 2 Tours et 3 pions contre 2 Tours et 2 pions.
Fmr a les 3 pions. Surprenant Fmr.
Il peut répéter mais décide de jouer pour le gain. Surprenant Fmr.
Mais c’est là qu’il se met à blitzer tous ses coups et évidemment, perd. Surprenant Fmr.

Lisa : Noirs contre un 2090.
Une défense des 2 cavaliers avec Cg5. Lisa joue la grande ligne quand…. « dring-dring » fait la sonnerie de son adversaire . Cyril intervient. Après une discussion houleuse, donne le gain à Lisa. Dura lex, sed lex.
Fmr est en train de me regarder écrire ses phrases. Vous avez donc là une espèce de direct avec Fmr . « Heu.. ;ça veut dire quoi « houleuse » ? c’est du verbe « houler » non ? »
Je lui explique, j’essuie une larme (de rire) et je poursuis. Que disais-je ? Ah oui, gain de Lisa sur une sonnerie de portable de son adversaire vers le 10ème coup.
- Lisa : « Mais tu sais Akkha, je n’étais pas moins bien hein ? Tu sais c’était la 1ère leçon dans le cahier avec toi. Ben, tu sais quoi ? Il a joué tous les coups du cahier ! »
- Akkha : En tout cas tu apprends ta théorie. C’est bien !

"Il a joué tous les coups du cahier !"

Lauren : Blancs contre un 1560.
Lauren stresse (pour changer) car son adversaire n’est pas encore arrivé.
Partie solide. Nulle solide.

Lauren cherche le chemin en dehors et sur l'échiquier...

Pif: Noirs contre un 2100.
Ce n’est pas la prépa de ce matin, mais c’est dans le répertoire de Pif.
Il sacrifie une pièce et juge bien la position qui en découle.
« Oh, Akkha, j’ai réfléchi 20 min pour jouer un coup ! Ca ne marche pas mais comme il s’est trompé, du coup, c’est trop trop fort. Chuis un Dieu ! » C’était l’instant « humilité et Pierre-François ».
Pif essaie de piéger la Dame adverse. C’est compliqué… il finit par perdre en zeinot.
En fait le bon plan était de forcer l’échange des Dames (avec Tf8 et Dd7), obtenant une finale gagnante (facilement). Il n’a pas encore le réflexe de valoriser les 3 pions pour la pièce sacrifiée en cherchant la finale. Dommage.
En tout cas, il a sorti une partie impressionnante !

Forza Casamaccioli!

Fr : Noirs contre un 1850.
Défense scandinave. Belle partie dans l’ensemble. Petite faute positionnelle (Dxc6 au lieu de bxc6). Il n’a pas l’air convaincu. Pif passe par là.
- Akkha : « Oh, Pif, viens voir… (je remet la position)… là, tu joues quoi ?
- Pif (au bout de 3s de réflexion) : Ben…bxc6 !
- Akkha : Ok, c’est bon, merci…
….
Fr a joué Dxc6 mais la position est encore égale. Il trouve e5 ! prend l’avantage…
- Akkha : Mais finalement, comment t’as fini par perdre ?
- Fr : Chais pas ! C’est une finale de Tours, il est rentré et puis il m’a tout bouffé…

"A mon avis Fr, les cheveux t'empêchent de voir les variantes...."

Alexandre : Noirs contre Caroline (l’amie de Stéphane).
Alexandre la veille : « Oh, elle joue d4, ça va être chiant ».
« Chiant » dans le langage des joueurs d’échecs qui pensent être très forts (en Corse cela concerne pratiquement tous les joueurs excepté Yann et Cyril ) signifie en fait «solide et complexe».
En fait, c’était une partie très solide (d4, Cf3, fg5). Alexandre a fini par gagner.

«Solide et complexe» est traduit par "chiant" par ceux qui pensent être forts (mais qui ne le sont pas).

Stéphane : Nulle contre un 1600.
Stéphane est archi perdant. L’adversaire a peur du élo de Stéphane (« surestimé » précise Big). Il propose nulle. Stéphane regarde autours de lui et .. accepte.

Je lui raconte une blague et pendant qu'il rigole, hop! Je lui pique une pièce!

Dans le couloir, après sa victoire validée par Cyril (la sonnerie du portable).
- Lisa : Dis Akkha, demain tu crois que je vais jouer dans la belle salle ?
- Ultra : Ah, tu voudrais ?
- Lisa : Ben ouais, ça fait toujours plaisir hein…même si tu perds…

Passe alors le sympathique joueur de Cannes, Zermiche Chérif :
- Chérif : « Monsieur l’arbitre, il est interdit d’aider les corses.
- Lisa : Oh, c’est qui lui ?
- Fr : Ao, toi t’es une vraie Corse ! "C'est qui lui!"
- Lisa : Oui mais ma grand-mère elle me reprend toujours et elle veut que l’on dise « Qui-est-ce » et non « C’est qui ? »

En attendant que tout le monde finisse, certains vont au parc d’attraction. D’autre au Virgin où à la Fnac.
Au Virgin : Fr et Pif croisent Stéphane et Caroline.
- Pif : « Oh, Stéphane, on cherche le « rouge et le noir », tu sais où on peut trouver ça ?
- Stéphane : Là-bas. Il y a « le noir » mais je crois qu’il n’on plus « le rouge »
- Fr (après une petite hésitation) : Heu...mais c’est le même livre…
Pif et Stéphane sont morts de rire.

Tout le monde se retrouve à l’hôtel. On attend Cyril. Le voilà. On sort de l’hôtel. Je leur glisse que pour ce repas, nous avons en gros un budget de 15€ par personne. Si certains dépassent, ce n’est pas grave, ils peuvent.
Ultra a un léger T-shirt et un blouson... ouvert.
- Akkha : Mais tu n’as pas de pull Ludo ? Ferme au moins ton blouson !
- Ludo : Non mais le médecin a dit qu’il fallait sortir en T-shirt lorsqu’on avait de la fièvre, ça fait chuter la température ?
- Akkha : Ah, j’étais là et je n’ai rien entendu de tel.
- Ludo : Non mais c’est mon médecin à Bastia…
- Akkha : Ok, chuis pas médecin mais pour l’instant, ferme au moins ton blouson!

Repas à la pizzeria. Pilou : « Ah moi ça me va, maintenant que je sais qu’ils font aussi les pâtes ».
Très bonne ambiance. On rigole, on s’amuse.
Sur le chemin du retour je leur demande d’appeler leurs parents.
- Fr : « Moi je l’ai fait avant-hier ? C’est bon ? »
…..
Cyril : « Akkha, regarde cette brute de Jean-Michel. Il appelle sa mère. Il lui dit : « Ouais, là j’ai gagné. Hier j’ai perdu. J’ai plus de forfait. Allez tchao ! »
Je regarde Big. Il me dit « Ben quoi, qu’est-ce tu voulais que je lui dise ? »

Retour à l’hôtel. Je vérifie que Ultra prenne bien ses médicaments. Je compte sur Guillaume et Pilou. C’est bon.
Je monte souffler un peu… Il est déjà l’heure… Je vais faire le tour des chambres, vérifier s’ils se sont douchés, brossés les dents etc.
« Demain, pas d’impératif. Petit déjeuner pour ceux qui veulent. Simplement, il faut être à 9h moins 10 à la salle de jeu. Ne vous couchez pas trop tard, il y a une double ronde demain.»