lundi

Journal de bord Nice hiver 2009 : Dimanche 27 décembre, ronde 2

Lever tôt. Double ronde aujourd’hui. Petit déjeuner à l’hôtel. Pif et Fr ne déjeunent pas, ils préfèrent dormir le plus possible. Big, ne déjeune pas, il préfère la boulangerie qui est à côté de la salle de jeu.
Il est 9h : début de la ronde 2 !

Ronde 2 :

Ultra : Un autre 2100. Cette fois-i, Ultra a les Noirs.
Défense Méran. Bonne ouverture mais Ludo pousse c5 sans avoir joué a6. Il se prend Cxb5.
- Cyril : « Ultra, il a arrêté de blitzer.
- Akkha : Ben oui, il vient de perdre un pion.
- Cyril : Ah… Pourquoi il ne réfléchit que quand il est mal ? C’est dommage ! Il n’est pas mauvais sinon le cochon… »

Mauvaise position mais il parvient à compliquer le jeu. Peut-être va-t-il…. C’est alors qu’il se met à blitzer comme un fou…. Et perd évidemment la partie.
Il blitze. "C’est dommage ! Il n’est pas mauvais sinon le cochon…"

Guillaume : Blancs contre une poussine à 1500 elo.
J’ai remarqué son adversaire la veille : Malferrari Sofia (de Monaco). Elle est vraiment douée. Je n’ai rien dit à Guillaume. En fait il semblerait que l’adage « Un homme averti en vaut deux » ne soit pas applicable à ces jeunes. Pour eux, ce serait plutôt « Un homme averti... stresse ».
C’est un sauvage gambit letton. Guillaume joue bien tactiquement et surclasse son adversaire.

Pilou : Noirs contre un 1750.
Un mélange de gambit écossais et de gambit du centre. L’adversaire place un Fxf7 théorique. Je suis confiant car j’ai déjà expliqué cette ligne à Pilou il y a 2 ans à Cannes.
Les Dames s’échangent. La pseudo-finale est tendue. Pilou joue le très joli Cc3 (il y a un pion en b2 et un Fou en d2). C’est le genre de coup que seul son cerveau ou celui d’Ultra peuvent trouver.
Je ne suis pas sûr de la correction de ce coup mais en tout cas, ça complique le jeu. La partie est serrée, le temps s’égrène et soudain, le Cavalier adverse passe de c3 en e5 (il bouge en diagonale donc).
Stressé, Pilou bugue (je pense qu’il n’avait pas calculé ce genre de coup (Cc3-e5) que l’on ne voit normalement que dans les partie de Léo, Didier et autres Jean-Jacques . Il a une position perdante mais se bat comme un lion. L’adversaire craque finalement ! Ouf !

Petibo : Moderne avec les Blancs contre un 2000.
L’adversaire pousse rapidement a6 et b5. Petibo attaque (trop) vite (Cg5 et Df3).
1h de jeu, Big vient me voir en courant : « Oh viens voir vite, Petibo, il attaque !! »
Une attaque prématurée qui mène à une finale pas terrible qui conduit à une défaite terrible.
Mais je suis content de sa partie car il a fait le jeu.

Big : Une Veresov avec les Blancs. Un gain convaincant.
Les Noirs jouent avec un Ff5 rapide.
Je suis confiant, la théorie a été vue à Bastia et visiblement, Big connaît cette ligne (mais bon je ne me fais pas d’illusion sur son travail échiquéen, simplement cette ligne a été la dernière vue ensemble et il a une bonne mémoire…)
Roques opposées. Big se lance : a3-b4 !
Il a l’occasion de donner sa Tour pour Fou et 2 pions mais après réflexion, décident que les Tours adverses seraient trop fortes. Je suis content de son jugement mais il a mis trop de temps à rejeter cette variante. Je lui explique qu’il faut jouer et réfléchir pratique. Oui, c’est ça, « réfléchir pratique », sera un nouveau concept pour Big. Jusqu’ici je lui avais demandé de « jouer pratique ». Essayons le « réfléchir pratique ».

En tout cas il calcule bien. Un peu de stress à cause de la pendule mais c’est assez bien maîtrisé. Bravo !

Fmr : Gain en 18 coups contre un 1835 !
Fmr a placé un thème tactique qui est appelé parmi les jeunes corses le thème « Jean-Michel Bigonnet » : Les Noirs prennent un pion en d4 avec leur Dame protégée par le Cc6 mais les Blancs éliminent ce Cavalier avec Fxc6 et capture simplement la Dame noire en d4 avec leur propre Dame. En fait Big s’est pris ce thème dans un tournoi rapide et depuis cette tactique porte son nom. Fmr savait tout ça. Bien joué !

- Fmr : « C’est dommage, j’aurais préféré faire une partie plus intéressante ( dit-il en bombant le torse après avoir battu un 1835 en 18 coups !).
- Akkha : Mais tu es content d’avoir gagné quand même non ?
- Fmr : Ah oui quand même…

Lisa: Noirs contre un 1835.
C’est une anlaise avec e5. Partie solide. Lisa décide de jouer au centre (c6-d5). La question est de savoir si son centre est plutôt fort ou plutôt faible ? La réponse est plutôt …faible.

Lauren : scandinave avec les Blancs. Variante moderne (Cf6).
C’est une partie solide (O-O-O des 2 côtés).
Elle est stressée :
- "Oh, Akkha, j’ai rien en moins pour l’instant
- Essaie plutôt d’avoir quelque chose en plus."
Elle finit par craquer. Dommage.

Pif : Noirs contre un 2100.
Une position légèrement inférieure (l’éternel problème du Fc8 à résoudre avec les Noirs).
Pif opte pour une solution radicale (comme toujours dans ses parties) : Il pousse f5 et e5. Finalement son Roi est trop affaibli et il doit lâcher une qualité. C’est une partie ou Pif est en décalage tactiquement : Il voit les tactiques... mais un coup trop tard.

Dans la salle des champions avec le drapeau...

Fr : Une scandinave avec les Noirs qui transpose finalement dans une espèce de caro-kann.
« Oh Akkha, mon adversaire, c’est un fou, il fait n’importe quoi. Il joue Fd3 puis 0-0-0 et ensuite Rb1 et c4 »
En fait ce sont les bons coups pour les Blancs mais je ne peux le lui dire alors qu’il est en train de jouer : je souris.
C’est une partie très complexe. François est moins bien. L’adversaire sacrifie une pièce. François capture la pièce et la digère de jolie manière. Bravo !

Il y a beaucoup d’imagination dans les parties de François. Ses parties ressemblent à un manga. Mais sa force tactique est trop juste et parfois, survoler la position lui suffit. Dommage…

Alexandre : Noirs contre un 1900.
C’est un système anti-Benoni-Benko.
« Là, j’ai une poubelle… il a joué h3 ! J’avais oublié qu’il pouvait jouer h3 ».
J’hésite entre rire et pleurer. Cette « terrible » poussée h3 a été joué dans l’ouverture(au 7ème coup je crois). Que disais-je ? Ah oui que j’hésitais entre rire et pleurer. Comment peut-il penser être réfuter par un h3 dans l’ouverture ?? Son adversaire est 1900 et lui, 2200. Peut-être que ce genre de coup subtil, joué par Kramnik ou Anand contre un Gary Kasparov peut donner un avantage aux Blancs…et encore, ce n’est pas sûr…alors à son niveau…
Soit il sous-estime la complexité des échecs, soit il a une très haute opinion de son jeu (niveau Anand, Kramnik etc.)
Réfuté par h3…haha…trop drôle…réfuté par h3…

Réfuté par h3…haha…
Stéphane : Noirs contre un jeune à 1500.
Ça commence comme…heu…comme…rien en fait (e6 puis c6) . Ca continue comme une « Noteboom » et ça se stabilise en « variante d’échange du gambit de la Dame ». C’est récurent dans les parties de Stéphane : On passe par 2 ou 3 ouvertures différentes avant d’arriver à quelque chose.
Partie solide, puis Stéphane prend des risques (h6 et g5 permettant le sacrifice en g5).
L’adversaire sacrifie en" g5". C’est le genre de sacrifice « Ultra » mais n’est pas Ultra qui veut…


J'ai parfois du mal à suivre leur logique....
Salle d’analyse.
- Akkha : «Ao, Lauren, pourquoi as-tu pris en « d4 » pour centraliser sa Dame ?
- Lauren : Mais j’ai rien pris en d4 ?
- Akkha : « Lauren, pourquoi as-tu pris en « d4 » pour centraliser sa Dame ?
- Lauren : Mais j’ai rien pris en d4 ?
- Akkha : « Alors je répète juste : Pourquoi, as-tu , pris en , « d4 », pour centraliser sa Dame ?
- Fr : Non mais là c’est trop compliqué Akkha. Lauren, pourquoi t’as pris en d4 ?
- Lauren : Ah ouai, j’ai pris en d4!
- Akkha : T’as raison, j’aurais dû faire plus simple. Juste : Lauren, ao !

(Pour les non corso phone, « ao » est une interjection corse qui veut dire..heu… « ao »)

Et là superbe intervention de Lisa :
"Oh, Akkha, tu parles comme mon père au téléphone. Il dit que ça « Ao, ouai, oh… », il sait rien dire d'autre...."
On rigole bien. Dommage pour Lauren, elle a craqué à la fin après avoir obtenu une position solide.
Il dit que ça « Ao, ouai, oh… »
- Lisa : « Oh, il a fini Cyril ?
- Akkha : Non, il reste encore quelques parties.
- Lisa : Oh, allez viens Lauren, on va embêter Cyril ! »
En attendant Cyril. On rigole bien....
Finalement Cyril a trop à faire. On va manger sans lui, il nous rejoindra.
On a fini de manger. Cyril nous rejoint. Les jeunes rentrent à l’hôtel pour se reposer. Stéphane et moi allons manger (à nouveau donc) avec Cyril (note pour Léo : Ça a des horaires terribles un arbitre).
Les jeunes veulent aller à la patinoire... c’est trop juste, on verra demain…
Salle de jeu.
Visite comme chaque année du papa du papa de Pif. Cette fois, il est venu avec sa fille (la fille du papa du papa de Pif, pas de Pif). La sœur de Didier quoi.
Le papa du papa de Pif!
Il est 17h, ronde 3 !

1 commentaire:

  1. Pourrait-on voir la partie de Pilou ? Je me lance le défi de parvenir à la saisir dans Chessbase !

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